On m'appelle vazaha, et alors?
Tu entendras partout à Madagascar les mots : « Bonjour vazaha ! » souvent accompagnés de larges sourires. Donc, pour moi, être un vazaha est une évidence tandis que pour certains de mes proches, ce mot leur est inconnu. D’où la question qu’ils me posent : « C’est quoi un vahaza? »
Tu trouveras sur internet de nombreux sites ou blogs qui explique mieux que moi les origines de ce terme. Même si l’emploi du mot ‘vazaha’ était souvent accompagné dans le passé de préjugés ou de clichés à connotation négative, je constate que les choses changent. Les jeunes malgaches, n’ayant pas connu la colonisation, utilisent ce mot sans péjoration. De ce fait, pour la plupart, le vazaha est le blanc qui vient de l’étranger, avec le cliché qui lui colle à la peau : le vazaha est riche, mais c’est tout. Même le vazaha ne touchant que le RSA est considéré comme étant riche car il touche 10 fois le SMIG malgache!
Je suis étonné d’entendre des vahaza et même certains malgaches débattre sur l’utilisation ou non de ce mot. Ça ne sert à rien, les malgaches savent très bien faire la différence entre le touriste vazaha sympa et respectueux de leurs hôtes, et le touriste ou l’expatrié venant dans ce pays pour exploiter d’une façon ou d’une autre les habitants (tourisme sexuel, ceux qui profitent de l’extrême pauvreté de la population, …). Personnellement, j’aime les malgaches, leur culture, leur tradition, leur vision de la vie « mora-mora »(c’est-à-dire « douce, tranquille ou zen »). Je suis content d’avoir une place dans bien précise dans le schéma social à Madagascar. Je me fiche des préjugés, on m’appelle ‘vazaha’, et alors?
Être un vazaha, c'est être responsable
Par contre, être un vahaza, c’est être responsable.
Il y a 2 choses que je demande aux vazaha qui voyagent à Madagasacar. La première est de ne pas se comporter comme des « colons », mais plutôt comme des « invités ». Quand j’invite quelqu’un chez moi, j’attends de cette personne qu’elle se comporte d’une façon correcte, qu’elle respecte ma personne et mes biens, qu’elle ne soit pas méprisante ou indifférente par exemple. Pour moi, c’est une évidence. Quand j’arrive à Madagascar, je suis simplement un invité et je me comporte comme tel. J’évite de comparer ce qui n’est pas comparable, en disant à mon guide ou chauffeur ou autre: « Chez nous en France, on fait comme çà, on gagne tant, on fait les choses mieux, etc… ».
La deuxième chose est de montrer un bel exemple afin de ne pas ternir un peu plus notre image. En quoi puis-je montrer l’exemple? En étant éco-responsable par exemple. Je fais attention à la façon dont je traite les déchets. J’utilise principalement des sacs en papier ou réutilisables. Je fais aussi attention à l’impact environnemental de mes choix en matière de transport, de logement par exemple. Si tu as des idées à partager, n’hésite pas à laisser un commentaire.
Bonjour, ce qui est écrit est tout à fait vrai. Personnellement quand je vais à Tana, je suis considéré presque comme un dieu. Dommage que je ne le soit pas car si je l’étais, je ferais plus pour cette population courageuse qui supporte la misère qui l’écrase avec enthousiasme.
Alain MOREAU
Bjr, A l’époque ou j’y ai vécu les anciens disaient que le mot « vahaza » signifiait « celui qui cherche ». Définition identique au Comores voisines avec le mot « muzungu ou mzungu » et Afrique du Sud « vuzungu ».